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Des loyers plus modestes: le défi nyonnais

Il est crucial d'influencer le marché de l'immobilier. Le PS local et Stéphanie Schmutz proposent des solutions.

A Nyon, le taux de vacance des logements est de 0.49% en 2020 et la situation est tendue depuis des années. Qu’est-ce qui explique cela?
La proportion des logements libres est non seulement très basse à Nyon, mais la grande majorité des logements disponibles concerne des objets à plus de 3’000 francs par mois!
Une des principales raisons de cette pénurie est liée au fait que Genève n’a construit que très peu de logements depuis des dizaines d’années… Beaucoup de ménages ou d’expatrié·es au pouvoir d’achat élevé, sont venu·es habiter à Nyon, engendrant une forte pression sur les prix, malgré la politique volontariste de la Municipalité (au minimum 25% de loyers abordables dans tous les nouveaux quartiers). Ainsi, les seniors au pouvoir d’achat élevé, propriétaires d’un bien immobilier, ont tout intérêt à le vendre, pour occuper un appartement en ville, même un peu cher, mais proche des commodités. A contrario, les ménages plus modestes qui occupent depuis longtemps un grand appartement, n’ont aucun intérêt à le remettre, même si les enfants sont partis.

L’arrivée de ménages à hauts revenus n’amène-t-elle pas de recettes fiscales?
Si, mais il n’y a de loin pas que les recettes fiscales des ménages qui font une bonne économie! Les nouveaux pendulaires contribuent très peu à la vie sociale et commerciale locale. Hobbies et shopping après le travail à Genève et week-ends souvent passés ailleurs qu’à Nyon (Londres, ou Barcelone avant la pandémie, ailleurs en Suisse depuis). La mixité sociale est intimement liée à la bonne santé de notre économie.

Comment arriver à préserver voire renforcer cette mixité sociale?
Il est crucial d’influencer tant que possible le marché. A Nyon, nous nous sommes fixés les objectifs suivants:

  • Promouvoir auprès des propriétaires la construction de logements mixtes, incluant des loyers abordables. Avec comme bras de levier éventuel, des droits à bâtir supplémentaires.
  • Profiter des rénovations indispensables sur un parc immobilier vieillissant extrêmement énergivore, pour promouvoir là aussi les logements mixtes, tout en préservant les loyers bas actuels.
  • Lorsque cela est possible conclure des accords (p.ex. droit de superficie) avec des coopératives.
  • Aider (soutien au cautionnement, appartements de transition, etc.) les locataires dans leurs démarches à trouver un objet plus adapté et mettre en relation les locataires ayant des souhaits convergents.

Propos recueillis par Ione Ramel