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Savoir se réinventer au temps du coronavirus

Depuis des mois, nos univers sont bouleversés, et la campagne pour le rendez-vous du 7 mars ne fait pas exception.

Cacolet

Cette période fait «mal aux valeurs». Système de santé fort, justice sociale, lutte contre la pauvreté, droit des travailleuses et travailleurs: autant de luttes chères au cœur des socialistes. Voir des hôpitaux submergés organiser des tris de patient·es, assister à des files alimentaires, voir la majorité de droite refuser les moyens nécessaires à un véritable soutien aux plus touché·es, tout cela est douloureux. On l’entend sur les stands, cette période nous rappelle par l’expérience (on s’en serait passé!) la justesse de nos luttes. Elle représente toutefois un vrai défi dans la conduite de la présente campagne.

Toutes les sections font face à un enjeu majeur: entrer en contact, tant avec la population qu’avec les camarades. Pour un parti dont l’ADN est le militantisme, dont la force est l’engagement de ses membres et dont la place est bien souvent dans la rue, cette période se révèle frustrante.

Hommes et femmes-sandwiches
Pour une grande section comme celle de Lausanne, les annulations successives d’événements fragilisent le maintien du lien comme la motivation, parfois après des semaines d’organisation collective. La démocratie interne, jamais facile à mettre en œuvre lorsqu’on compte environ 500 membres, se révèle plus complexe encore lorsque les AG en présentiel ne sont plus envisageables, que les réclamations se font par courriels successifs et que toutes et tous ne sont pas à l’aise avec les outils digitaux.
Créer une dynamique entre 96 candidat·es est un défi, tout comme se montrer à l’heure où l’on nous demande de sortir le moins possible. Pour Denis Corboz, président du PS Lausanne, les maîtres mots ont été «souplesse et créativité»: «Il fallait absolument trouver un moyen d’entrer en contact avec les gens sans lourdeur; l’idée d’hommes-sandwich m’est lentement apparue, cela m’a pris plusieurs mois avant de finaliser l’idée des cacolets; cette évolution forcée par la crise se transforme en chance: on distribue plus de matériel en étant mobiles, on développe également une autre relation avec la population; au niveau de la cohésion interne c’est bénéfique: en petits groupes les nouvelles personnes s’intègrent plus facilement».

«Lorsque la vie du groupe est ordinairement compliquée, les mesures sanitaires ne sont qu’une variable parmi d’autres.»
Géraldine Stucki, Présidente du PS avenchois

Contacts autour des déchetteries
Pour les petites sections, les bouleversements provoqués par la crise sont parfois plus nuancés: «Lorsque la vie du groupe est ordinairement compliquée, les mesures sanitaires ne sont qu’une variable parmi d’autres» explique Géraldine Stucki, présidente de la section d’Avenches. Le contact avec la population représente un défi continu: privés de centres commerciaux au centre-ville, et sans autorisation pour les Migros et Coop alentours, les militant·es ont trouvé une parade originale: la campagne se mène le samedi autour des déchetteries, car elles seules réunissent l’ensemble des habitant·es.

Les habituelles actions de proximité sont impossibles, mais la pression préexiste au covid. Bien sûr, là aussi il est difficile de créer un élan entre les 26 candidat·es au Conseil communal. Mais là aussi, l’ingéniosité a permis de réinventer la campagne: concours, renforcement des réseaux sociaux, porte-à-porte, distributions aux employé·es du CMS et de l’EMS, accroche-portes, traduction de cartes postales en portugais au lieu des actions au centre culturel: les idées foisonnent. Pour maximiser l’impact, Géraldine Stucki relève l’importance du soutien du secrétariat vaudois aux petites sections: «Il est beaucoup plus facile de faire campagne avec des goodies attractifs et, à cet égard les roses en papier, et autres gels hydroalcooliques nous aident grandement».

Ne rien lâcher
Pour toutes les sections, la remise en question du pilotage de la campagne est continue: prélever dans le budget «goodies» pour les réseaux sociaux, lancer des opérations de porte-à-porte et chaînes téléphoniques, identifier les lieux de vie parmi le peu de loisirs restant, créer un minimum de convivialité et donner un souffle aux candidat·es…
Les adaptations sont constantes dans ce contexte d’incertitude, qui ne devrait pas s’éclaircir d’ici au 7 mars prochain. Reste une conviction: un renforcement de la présence socialiste dans les différentes autorités communales vaudoises est capital, car les luttes que nous menons sont plus que jamais cruciales. Grâce à l’engagement sans faille de centaines de militant·es, tout est possible!

Preeti Damon-Schaerer