Les baisses d’impôt mettent le service public sous pression !
Le Parti socialiste vaudois (PSV) a pris connaissance ce jour du projet de budget communiqué par le Conseil d’Etat. Il constate les dégâts que provoquent les décisions fiscales qui se cumulent depuis le début de la législature. En 2025, ce sont plus de 200 millions qui manqueront pour répondre aux besoins des Vaudoises et des Vaudois. Il en résulte un déficit annoncé de plus de 300 millions de francs, et les perspectives pour 2026 et les années suivantes sont très inquiétantes, malgré une réévaluation certaine des prévisions de rentrées fiscales.
Sans surprise, un premier examen de ce budget montre combien les promesses fiscales faites par la majorité de droite, mettent en danger le service public. Ce ne sont pas seulement des slogans quand on observe la pression de plus en plus grande que subissent les employé-e-s de nombreux services, pression qui va encore se renforcer avec le manque de renforts attribués aux secteurs hors enseignement. Cela questionne la capacité de l’État à maintenir la qualité des services nécessaires à sa population. On constate d’ores et déjà un plafonnement assez drastique dans la création de nouveaux postes dits administratifs (87,2 ETP avec impact financier au budget 2025 contre 204,8 ETP en 2024), alors que le canton et ses besoins continuent à croitre.
Le PSV relève les efforts importants qui sont, à nouveau, mis en œuvre pour améliorer les salaires et les conditions de travail dans le secteur parapublic et qui se concrétisent dans ce budget par des montants significatifs (Investpro, CCT social, indexation des salaires dans les écoles de musique). Ces efforts devront être poursuivis évidemment tant la situation de départ est problématique. Par ailleurs, les montants supplémentaires accordés pour renforcer la politique socio-éducative, financer les facilités tarifaires dans les transports publics et garantir la délivrance des prestations sociales et des subsides selon les barèmes connus à ce jour sont aussi des acquis importants obtenus grâce au travail des membres socialistes et vert au sein du Conseil d’État.
Constatant qu’un montant est réservé pour l’indexation de la fonction publique, le PSV encourage le Conseil d’Etat à assurer la pleine indexation afin de garantir le pouvoir d’achat de son personnel, mais aussi pour maintenir l’attractivité du secteur public, dans une période où les conditions de travail se dégradent.
Finalement, le PSV s’inquiète de cette fuite en avant, dans un contexte où la population est en droit d’attendre de l’État des investissements significatifs pour délivrer des prestations de qualité sur l’ensemble du territoire, pour faire face à la question du pouvoir d’achat, au défi climatique et au nécessaire refinancement des soins. Dans ce contexte, il appelle aussi la Banque nationale à clarifier sa politique afin de rendre plus lisible et anticipables les participations cantonales aux résultats. En effet, si cette inconnue n’était pas aussi impactante, le budget pourrait être construit de manière plus stable.
En conclusion, il apparaît que la stratégie de baisses fiscales du Conseil d’Etat, qui profiteraient aux plus aisé·es, risque de fragiliser durablement le fonctionnement de l’Etat. Il convient en tous cas de ne pas l’aggraver encore par une fuite en avant dans ce domaine et le PSV appelle l’ensemble des parties concernées par le processus budgétaire à faire preuve de responsabilité.
Sébastien Cala, président du groupe socialiste au Grand Conseil, 079 671 37 49
Julien Eggenberger, membre de la commission des finances, vice-président du groupe socialiste au Grand Conseil, 076 344 04 70
Romain Pilloud, président du PSV, 078 613 92 33