Renforcer la formation postobligatoire pour toutes et tous !
Le passage entre l’école obligatoire et la formation postobligatoire est un moment charnière de la formation d’un·e jeune. La pénurie de personnel dans les secteurs qualifiés ainsi que le fait qu’une formation certifiée est une des clés pour une intégration réussie dans la société doivent nous convaincre de la nécessité de permettre à plus de jeunes d’obtenir une certification secondaire II. Notre canton atteint seulement 86% d’adultes de 25 ans au bénéfice d’une telle certification alors que l’objectif national adopté par la Confédération et la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) est de 95%. On le voit, il y a la nécessité d’une approche ambitieuse et pragmatique pour renforcer l’accès à la formation secondaire II (AFP, CFP, diplôme de culture générale, maturité fédérale…).
En parallèle, il apparaît que la durée de la maturité fédérale va être uniformisée à une durée de 4 ans, ce qui constitue aussi une opportunité, pour autant que cela ne se fasse pas au détriment de l’école obligatoire. Finalement, le monde évolue, des défis se posent en lien avec la nécessaire transition écologique et énergétique, avec notamment l’apparition de nouveaux domaines professionnels et la disparition d’autres, ou encore le renforcement des enjeux linguistiques.
Le groupe socialiste au Grand Conseil vaudois dépose plusieurs propositions dans ce cadre, pour renforcer et adapter la formation et dépasser les conflits stériles opposant les différentes filières.
Postulat « Maturité professionnelle : des conditions d’admission qui influencent la réussite »
Le député Cédric Roten interpelle le Conseil d’Etat sur les conditions particulièrement restrictives d’accès à la maturité professionnelle dans notre canton. Cette voie est fondamentale comme passerelle vers les Hautes écoles spécialisées et la valorisation de l’enseignement professionnel comme une filière complète. D’après le député, « il faut étudier les différentes pistes qui permettraient de réévaluer les conditions d’admission à la maturité professionnelle afin de faciliter l’accessibilité à cette filière et la rendre plus attrayante. »
Postulat « Développer l’accès à la formation professionnelle »
Le membre du Grand Conseil Julien Eggenberger, quant à lui, relève le nombre important d’élèves qui se retrouvent en structures de transition à la sortie de l’école obligatoire, un nombre qui est parmi les plus hauts du pays, alors qu’il serait plus judicieux de favoriser une entrée directe en formation professionnelle. Au vu des difficultés rencontrées par certaines et certains, le député considère que « pour proposer une alternative à l’entrée en structure de transition, il faut renforcer les programmes de formation professionnelle certifiante destinés à des publics plus fragiles, notamment en développant des Centres d’Orientation et de Formation Professionnel (COFOP) dans toutes les régions du canton. »
Postulat « Pour que l’employeur rembourse les tests exigés auprès des candidat·e·s à l’apprentissage »
La députée Muriel Thalmann revient sur la question du prix des tests exigés des candidat.e.s à l’apprentissage qui doivent souvent passer un test d’aptitudes ou un examen d’admission payant. Elle demande au Conseil d’Etat d’étudier les différentes pistes qui permettraient d’éviter que les jeunes candidat-e-s doivent initier une démarche contre leur potentiel employeur pour se faire rembourser tout en s’assurant que ce dernier assume son obligation légale de rembourser les démarches précontractuelles. « Faciliter l’accès à l’apprentissage pour toutes et tous inclut aussi de garantir la prise en charge des exigences supplémentaires qui sont posées dans certains secteurs. ».
Interpellation « Pour une formation secondaire cohérente et de qualité : quelles conséquences du passage à la maturité en quatre ans ? »
La députée Carine Carvalho défend une formation secondaire cohérente et de qualité. Dans le cadre de l’introduction du gymnase en 4 ans, elle s’inquiète par voie d’interpellation des conséquences d’un éventuel raccourcissement de la durée de l’école obligatoire sur la mise en œuvre du Plan d’études romand, sur la réussite et le taux de redoublements, ainsi que de sur la sélection précoce des élèves. Pour elle, « mettre en œuvre le gymnase en 4 ans ne doit en aucun cas se faire au détriment de l’école publique obligatoire, fondement de notre système de formation ».
Interpellation « 12: Zwölf ou Dodici ? »
Convaincue que l’immersion est le meilleur moyen d’apprendre une langue, la députée Sonya Butera souhaite voir la douzième année linguistique étoffer les options offertes aux élèves vaudois à l’issue de l’école obligatoire. De l’ouverture culturelle à une mobilité professionnelle accrue, en passant par la compétitivité des entreprises, la maîtrise d’une deuxième langue nationale présente de nombreux atouts. Plusieurs secteurs économiques misent d’ailleurs désormais sur des cursus bilingues de formation professionnelle initiale. Pour la députée, en tant que solution de transition « La douzième année linguistique représente une alternative intéressante aux séjours linguistiques proposés par des organismes privés qui peuvent peser lourd sur le budget d’une famille ».
Interpellation « Le climat change, les métiers aussi : pour une orientation professionnelle réaliste »
Finalement, la députée Oriane Sarrasin, relève que le changement climatique implique que les jeunes qui prennent actuellement des décisions quant à leur avenir professionnel se voient obligé·es de prendre en compte les impacts du changement climatique. Certaines professions, encore peu répandues, seront fortement sollicitées dans les années à venir, alors que d’autres sont amenées à disparaître ou à être profondément transformées à court terme. D’après la députée, « l’offre d’orientation professionnelle et de soutien aux réorientations de carrière doivent prendre en considération les futures modifications du marché du travail qu’implique la nécessaire transition sociétale et énergétique pour remédier au changement climatique. »
- Cédric Roten, 079 359 79 66, roten@gc.vd.ch
- Julien Eggenberger, 076 344 04 70, eggenberger@gc.vd.ch
- Muriel Thalmann, 076 676 18 44, thalmann@gc.vd.ch
- Carine Carvalho, 079 601 88 36, carvalho@gc.vd.ch
- Sonya Butera, 079 290 88 30, butera@gc.vd.ch
- Oriane Sarrasin, 076 390 65 96, sarrasin@gc.vd.ch